http://www.chez.com/startair/ 1999/2017

HISTORIQUE DU PARAMOTEUR

Cette page n'est pas chronologique, n'a aucune prétention ni aucune valeur exhaustive, elle est alimentée par les informations collectées et reste ouverte pour évoluer   

 

 

 

Dans son numéro d'Octobre 1930, la revue américaine "Modern Mechanics", présentait le projet de Parachute Motorisé de Monsieur Buddy Bushmeyer:

Un petit moteur à essence bicylindre et son hélice tractive adaptés à l'avant d'un harnais de parachute de saut.

Le parachute hémisphérique ne subissait d'autre modification que d'être surdimensionné pour supporter le poids ajouté soit moins de 35 kilos pour l'ensemble moteur et un litre de carburant.

Buddy Bushmeyer projetait de sauter d'un avion depuis une hauteur de 1500 mètres, Il estimait qu' après 150 mètres de chute libre, le vent relatif entrainerait l'hèlice lui permettant alors de démarrer le moteur.

Il espérait que depuis cette hauteur sa motorisation lui permettrait "d'allonger" sa descente sur une distance d'une trentaine de kilomètres.

La direction devait être contrôlée par torsion du buste ou par l'utilisation d'un "bloc empennage" et d'un guidon comme le montre l'illustration.

Malheureusement la mort de Buddy Bushmeyer dans un accident d'avion devait mettre un terme à ce projet bien avancé.

 

Jacques Brisset    >      Fans de Parachute Motorisé - PPC France

 

 

http://www.ultraflightradio.com/byname/farrand-lowell.html

 

Documents Jacques Brisset  >  https://www.facebook.com/groups/937653819645151/1166245776785953/?notif_t=group_activity&notif_id=1480150659091145

 Le PARAPLANE

 Premier paramoteur commercialisé en 1984: Steve Snyder

le PARAPLANE, motorisé par deux moteurs de marque Solo réductés avec double hélices contra-rotatives pour éliminer l'effet du couple moteur; Les roues AR avaient quelques degrés de liberté pour éviter les renversements lors du gonflage de l'aile.

 

 

 BERND GARTIG

 

 

Bernd Gartig, le premier pilote et constructeur de paramoteur à décollage à pieds.


Les premières constructions Françaises restées inconnues

Le premier modèle est de 1986  (photo Mounier1) et l'essai date de décembre 1986(Mounier 2); le moteur est un Solo non réducté et l'ensemble témoigne de l'effort de son créateur pour faire "léger": arceau en composite, structure minimale etc.Un deuxième modèle a été construit autour d'un autre moteur inconnu(Mounier 3 et 4); , j'ai perdu la trace de cet homme et ne suis pas sûr de l'orthographe de son nom.. il est originaire du centre de la France.

    photo Mounier 1     photo Mounier 2     photo Mounier 3     photo Mounier 4

Le deuxième modèle est de 1987 c'est la création de Philippe De Beaumont avec un moteur de moto de trial de marque Montesa amputé de sa boite de vitesse et sur lequel une hélice en " profil alu" vient se fixer sur le rotor de volant magnétique (brrrr!!!!!!!) la cage est réduite à sa plus simple expression.

  Philippe De Beaumont  

création de Philippe De Beaumont

      

"L' EssenCIEL " ( ci-dessus constructeur JL LAINE en 1987) , premier paramoteur avec moteur à réducteur (SOLO 210) et hélice de 120 cm, le prototype fût vendu à Yves Marre qui en collaboration avec Léon Mouraud mirent au point le Propulsar qui traversa la manche piloté par Yves.

PROPULSAR

Denis Gankine au printemps 1988.

Léon Mouraud Yves Marre

Décollage printemps 1988 avec un châssis-moteur Propulsar équipé d'un 425 cm3 JPX et d'une aile Trekking "Silver Ghost".

 

 

Le texte ci-dessous est issu du livre de
François SIEKLUCKI et Léon MOURAUD
"L'Histoire du Paramoteur en France
décollage à pied de 1988 à 1998."

"Alors que les premières ailes souples sont arrivées en France, dans le parachutisme sportif en 1972, c’est en 1984 que le premier engin motorisé, équipé d’une aile souple, est né aux Etats-Unis, avec Steve Snyder, c’était le “ Paraplane ”.

Viendront ensuite quelques exemplaires du “ Buckeye ” et en 1986 l’anglais Mike Byrne fait parler de sont Paratrike dans les revues spécialisées.

Le “ Paraplane ” lui, était équipé d’un chariot et de deux moteurs Solo avec hélices contrarotatives et sur lequel était accrochée une aile parachute d’environ 35 m2.

Ce matériel a été importé en France par Gérard Feldzer qui a traversé la Manche avec dans le sens Angleterre France et ce en automne 1984.

En 1981, Bernd Gärtig, un allemand, réalisa lui le premier vol avec un paramoteur décollage à pied équipé d’une aile parachute construite de ses mains et il tint cette tentative secrète pendant plusieurs années ; il y a tout de même des modestes !

L’aile était constituée de 7 caissons, pesait 10 Kg, sa surface était de 30 m2 et son concepteur allait ensuite la faire évoluer en 9 puis 11 caissons ; le moteur quant à lui était un Solo de 210 cm3 avec une hélice de 84 cm de diamètre montée en prise directe sur le vilebrequin ce qui engendrait un bruit de “ Stuka ” très important.

La cage de protection de l’hélice était déjà là et le réservoir d’essence était placé sous le moteur.

L’ensemble, sans l’aile, pesait 21 Kg, ce qui était déjà très peu, mais la finesse était à peine supérieure à 3 ce qui obligeait à utiliser 80 % de la puissance pour une vitesse en palier de 37 km/h, le taux de chute était de plus de 2 m/s, le taux de montée d’à peine 1 m/s et la consommation d’environ 5 l/h, malgré un pilote léger de 65 kg.

Le bruit engendré par cet appareil était incompatible avec les très stricte réglementation allemande de 55 dba (décibels) et le paramoteur étant un ULM, il ne pouvait décoller, en Allemagne, que d’un terrain d’aviation avec les contraintes que cela représente.

L’évolution ne se fait pas et fin 1986 Bernd cherchait encore un fabricant.

Cependant en 1983, Dieter Unbehaum, un ingénieur allemand, avait déposé le premier brevet paramoteur et, avec le moteur König, des premières étaient réalisées sans que cela ne passe pour autant dans le domaine public.

En France, certains craignant pour leurs jambes et leur colonne vertébrale proposent, sur le papier, des systèmes à roulettes, baptisés à l’époque “ brouette volante ” et, comme le disait son auteur, “ après le sac à dos volant, la brouette volante, la réponse est entre vos mains ”.

La brouette n’a pas eu de suite mais il fallait bien tout imaginer, voire tout essayer, afin d’éliminer et ensuite mettre au point ce qui allait petit à petit nous convenir.

D’ailleurs en ce qui concerne les roulettes, beaucoup avait été fait en 1986 avec le Paratrike devenu Skybuggy en 1998 alors que le Parafan de la société Centrair au Blanc volait déjà depuis 1985, sous la houlette de Marc Ranjon, et avec plus ou moins de bonheur compte tenu des ailes de parachute, françaises ou américaines, proposées à l’époque ; il était équipé d’un moteur Rotax 377 de 35 cv pour le monoplace et pour le biplace en 87, le choix était offert entre un Rotax 503 de 46 cv ou un 462 de 52 cv ; la finesse atteignait à peine 2 points.

 

Bernard Brisset (blouson marron qui tient la voile partie blanche) ouvre la première école Française de pilotage paramoteur à Mionnay près de Lyon en 1986

La société Parachute de France fera des essais sans suite avec le “ Paracross ” avant de sous-traiter des ailes à Centrair, pour son Parafan.

Depuis 1985 la société Durondeau, en Belgique, vendait un appareil à chariot tricycle équipé lui aussi d’un rotax 377 de 35 cv et d’une aile de 31 m2, puis un 447 de 42 cv avec une aile maison de 36 m2 ; le poids à vide était de 92 kg, 77 Kg en 1987, la vitesse de montée de 2 m/s et le taux de chute de 4 m/s

CHARIOTS DURONDEAU

.

Le Mobyplane, chariot plus léger, avec un moteur König ou un 425 JPX, et équipé d’une aile BLS 11 C, a fait lui aussi une courte apparition en France.

Bref, le parachute motorisé, pendant quelques années, cherche sa voie entre le décollage à pied, le chariot léger, le chariot puissant, éventuellement biplace.

Nous allons voir que depuis il a trouvé cette voie puisque 90 % des paramoteurs Européens sont actuellement à décollage à pied même si les chariots continuent d’évoluer et ont toujours leurs adeptes, en particulier en Amérique du Nord.

Pas d’ostracisme ! tout ce qui vole est toujours bon à prendre car, pour les amoureux de l’air, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, donc peu importe la machine pourvu qu’elle vous permette de voler."

LE PAGOJET, premier paramoteur commercialisé

 

 

Chariot Sartre/Didier Plisson/ Jean-Louis Lainé

 

Eymin/Jorgeaguet

Essais Durondeau 1985

 

1986 Le premier livre sur le parachute motorisé , auteur/éditeur > jl LAINÉ  le mot "paramoteur" n'existe pas encore et il est proposé la première fois dans ce livre.

 

A TELECHARGER en 3 parties: LE COLLECTOR 1986 !   >1>> 2 >>>>3  

 

PARATRIKE

Myke Byrne et son Paratrike qui deviendra Skybuggy

IKEL

Production IKEL

MOBYPLANE

 

 

PARAFAN CENTRAIR

Pub PARAFANS PAR CENTRAIR

Jean Gamaury à LE BLANC avec Le BUCKEYE (deuxième paramoteur commercialisé après le PARAPLANE) Américain qui servira de base à la genèse du PARAFAN de CENTRAIR

Le biplace CENTRAIR/PARAFAN produit à quelques exemplaires

Bernard BRISSET (à droite sur la photo) qui créa la première école de pilotage de parachute motorisé en FRANCE en 1986, ici en compagnie de Gilles DAVIET

 

  Didier Eymin

A SUIVRE...................         

 

ANNEXE Bernd Gärtig

25 années de paramoteur

en 1981 l’allemand Bernd Gärtig (1952) à réalisé le premier vol motorisé en parapente de l’histoire. Ewald Fauser basé sur un article paru dans DULV Info (06/2006) sur un récit de T. Keller nous rappel l’histoire d’un génie méconnue les débuts du paramoteur.

 Réalisation d’une vision

Il avait une vision : voler avec un équipement minimum, cet allemand né à Berlin voulait s’élever dans les airs avec un premier GMP emporté sur son dos. La première construction date de 1980. A l’étranger (et notamment en France cf. Infos) pour cause de manque des ailes volants performantes à l’époque et des poids des motorisations disponibles, on construisait des trikes (chariots) motorisées.

Pour son premier model Gärtig utilisait un moteur, lequel est encore aujourd’hui un moteur de référence, le Solo 210 cm3 déjà équipé d’un pot accordé.

L’hélice de 84 cm en bois d’acajou (mahagoni)  de la marque F.P.M. (fait-par-moi)

était en prise directe (sans réducteur).

Le parapente de 22 m² cousu par Gärtig en personne. Le premier vol était réalisé en août 1981. Ce « vol » d’une 50aine de mètres avec une hauteur maximale de 5 m rappelait plutôt les sauts de puce des frères Wright. Gärtig accompagné son alcolïte Bostelmann passaient des après midis complets en plein mois d’août à courir à travers champs avec 30 kg sur les dos. 200 mètres de vol étaient réalisés fin août.

Lors du troisième vol les suspentes de la voile étaient happées par l’hélice encore mal protégée déchirante ainsi la voile. L’hélice en explosant blessait Gärtig au pied, conclusion : construction une cage et d’une hélice beaucoup plus costaudes.

Torsten Bostelmann et Bernd Gärtig donnaient ainsi naissance à divers prototypes.

 Le développement

Gärtig, pour des raisons de sécurité évidentes, équipait les motorisations suivantes avec une cage renforcée par fibre de verre et d’un filet de sécurité. Le réservoir était agrandi à 8 litres et l’hélice bâti bois multicouches.  De plus Gärtig construisait une nouvelle voile de 25m². Il décrit la phase du décollage avec la monté comme pas très problématique, le vol en lui-même posait plus des problèmes : « au bout de 3 minutes et du a un développement de chaleur considérable la poussé était réduit à 0 et s’était direction sol en plein gaz. L’hélice en prise directe engendrait également encore beaucoup de nuisances entre autre le bruit »

Gärtig choisissait pour ses envoles des grands prés sans obstacles.

Il décrivait les atterrissages plutôt comme des « posées d’urgence » plus ou moins contrôlées. Gärtig travaillait caché à l’abri des regards sans communiquer sur ses essais – il ne voulait pas que on le prenne pour un fou. Malgré ça Bostelmann et Gärtig avançaient sur leur projet : ils faisaient évoluer le châssis, la cage, essayent des moteurs et réducteurs différents , développaient et construisaient divers types d’hélice.

  Les médias s’intéressent

Au courant de l’année 1986 les médias commençaient à s’intéresser, ceci n’est pas étonnant Gärtig volait à l’époque pratiquement tous les jours.  Des émissions télévisées, la radio et la presse écrite rapportaient sur ses activités. En 1987, invité à Verbier  en Suisse pour le championnats du monde de parapente il a du constater avec stupéfaction que les ailes présentées étaient beaucoup plus performants que son aile faite maison. Le rêve de construire ses propres parapentes abandonnés ? Gärtig à partir de ce moment ne volait plus que sur des ailes du commerce.

Le suisse Laurent de Kalbermatten, très intéressé par le vol motorisé lui fournissait une A2K aile-de-K, la fameuse Big-X.

Des vols de plusieurs heures étaient réalisées en 1987 grâce à  la Big-X, un moteur König 3-cylindré et une hélice quadri-pâle.

 Le développement du PagoJet

Les contacts pris à Verbier notamment avec la société Celtech AG ont fait naître

la première machine de série : le PagoJet avec son moteur König 3-cylindre.

Achim Mende photographe et journaliste de renommé (cf. portfolio aérial n° 44) ensemble avec Willi Ewig realisait des reportages du monde entier en démontrant les performances et la fiabilité du PagJet. Mende à pris la direction de la société de distribution Celtech AG Deutschland afin de organiser les ventes internationales du PagoJet. Gärtig se concentrait sur le développement et amélioration du moteur et des hélices plus silencieuses. Il a optimisé une hélice bi-pâle à winglets de 112 cm pour le moteur König laquelle est d’après Richard Krüger-Sprengler (Helix) encore inégalée aujourd’hui.

Gärtig ensemble avec Bostelmann construisait un bas de châssis avec une coque plastique armé de fibres de verre la partie dorsale était déjà en un seul morceau sur le modèle M4 du PagoJet. Un réservoir de 20 litres était intégré ainsi la possibilité de fixer différentes motorisations. CeltechAG à cédé ses parts en 1992 en coopération avec Willi Ewig à la société ASO-Flugsport, dorénavant le PagoJet était distribué sous le nom de ASO-Jet ce paramoteur était le premier paramoteur homologué en Allemagne par le DULV notamment grâce aux travaux sur le bruit de l’hélice de Bernd Gärtig.

 La fin précoce d’un génie

Bernd Gärtig à quitté ce monde à l’age de 42 ans du à une maladie cardiaque.

Il ignorait les signes précurseurs de sa maladie – qui sait quelles évolutions et inventions il aurait pu encore nous donner. Reste à espérer que le milieu des paramotoristes ne l’oublie pas.

La production des PagoJet est arrêté, les formes (négatives) pour la coque et les hélices sont préservés chez Ralf Blankart (pagojetm4@web.de)  qui assure également encore le S.A.V. pour les moteurs König.

Le « dinosaure » des paramoteurs vole toujours dans un trike de Jürgen Thode. L’ami de Gärtig, Torsten Bostelmann construit des chariots pour paramoteur sur demande.

La personne

Bernd Gärtig est né à Berlin le 06. mars 1952. Il à appris le métier de soudeur spécialisé. En 1975 il a déménagé à Seevetal non loin de Hambourg.

Gärtig n’était pas seulement inventeur et technicien mais aussi un musicien très demandé, dans les années 80 il était guitariste et compositeur dans le groupe « Lake ». Le hit mondial « More than a feeling » est encore dans beaucoup d’oreilles.

Il a travaillé avec Eric Burton, Rudolf Rock et le groupe « Schoker ».  

La laisse et une bandoulière élastiques sont ses inventions.

De plus il travaillait sur un hélicoptère porté sur le dos ainsi une double motorisation inversé pour paramoteur.  

On peut voir quelques outils et machines de Gärtig au musée Otto Lilienthal à Anklam. www.lilienthal.museum.de

 Sources :

texte : Thomas Keller (DULV Info 06/2006) - traduction et adaptation : Ewald Fauser

photos : Jürgen Thode

lettres de Bernd Gärtig et Regine Gärtig au musée Otto-Lilienthal

 

 

 

(extrait du livre LA MAITRISE DU PARAMOTEUR) avec l'autorisation de l'auteur François Sieklucki
Alors que les premières ailes souples sont arrivées en France, dans le parachutisme sportif en 1972, c'est en 1984 qu'un engin motorisé, équipé d'une aile souple, est né aux Etats-Unis mis au point par Steve Snyder , c'était le "Paraplane".

Viendront ensuite quelques exemplaires du "Buckeye" et en 1986 l'anglais Mike Birn fait parler de son Paratrike dans les revues spécialisées.

Le "Paraplane"lui, était équipé d'un chariot et de deux moteurs Solo avec hélices contrarotatives donc sans couple gyroscopique, et il était accroché à une aile de type parachute d'environ 35m2

Ce matériel a été importé en France par Gérard Feldzer qui a traversé la Manche avec dans le sens Angleterre -France et ce en automne 1984 .

Mais en 1981 Bernd Gärtig, un allemand, avait déjà réalisé lui le premier vol avec un paramoteur décollage à pied, équipé d'une aile parachute construite de ces mains.

Il tint cette tentative secrète pendant plusieurs années: il y a tout de même des modestes!

L'aile était constituée de 7 caissons, pesait 10 kg, sa surface était de 30 m² et son concepteur allait ensuite la faire évoluer en 9 puis 11 caissons; le moteur quant à lui était un Solo de 210 cm3 avec une hélice de 84cm de diamètre montée en prise directe sur le vilebrequin ce qui engendrait un bruit de "Stuka" : 1108 km/h en bout de pale!

La cage de protection de l'hélice était déjà là et le réservoir d'essence était placé sous le moteur.

L'ensemble sans l'aile pesait 21 kg, ce qui était déjà très peu, mais la finesse était à peine supérieure à 3 ce qui obligeait l'utilisation de 80% de la puissance pour une vitesse en palier de 37 km/h; le taux de chute était de plus de 3m/s, le taux de montée d'à peine 1 m/s et la consommation d'environ 5 à 6 l/h, malgré un pilote léger de 65 kg tout équipé.

Le bruit de cet appareil était incompatible avec la très stricte réglementation allemande de 55 dba (décibels) et , le paramoteur étant un ULM, il ne pouvait décoller, en Allemagne, que d'un terrain d'aviation, avec les contraintes que cela représente.

L'évolution ne se fait pas et, fin 1986, Bernd cherchait encore un fabricant.

Cependant en 1983,Dieter Unbehaum, un ingénieur allemand,avait déposé le premier brevet paramoteur et, avec le moteur König, des «premières» étaient réalisées sans que cela ne passe pour autant dans le domaine public.

En France, certains craignant pour leurs jambes et leur colonne vertébrale proposent, sur le papier, des systèmes à roulettes, baptisés à l'époque « brouette volante»et comme le disait son auteur,« après le sac à dos volant, la brouette volante : la réponse est entre vos mains.»

La brouette de Jean-Louis LAINE n'a pas eu de suite mais il fallait bien tout imaginer, mieux tout essayer, afin d'éliminer et ensuite mettre au point ce qui allait petit à petit nous convenir.

D'ailleurs en ce qui concerne les roulettes, beaucoup avait été fait en 1986 avec le Paratrike devenu Skybuggy en 1988 alors que le Parafan de la société «Centrair» au Blanc volait déjà depuis 1985, Sous la houlette de Marc RANJON, P.D.G.de la société,et ce avec plus ou moins de bonheur compte tenu des ailes de parachute, françaises ou américaines, proposées à l'épo- que par «Parachutes de France» ou par « Paraflite».

Le Parafan était équipé d'un moteur Rotax 377 de 35 cv pour le monoplace et pour le biplace, en 1987, le choix était offert entre un Rotax 503 de 46 cv ou un 462 de 52 cv;la finesse attei- gnant à peine 2 points.

La société Parachute de France fera, elle-même, des essais sans suite avec le «Paracross» avant de rapidement abandonner et sous traiter quelques ailes à Centrair, pour son Parafan.

Depuis 1985 également la société Durondeau, en Belgique, vendait un appareil à chariot tricycle équipé lui aussi d'un Rotax 377 de 35 cv et d'une aile de 31 m², puis d'un 447 de 42 cv avec une aile maison de 36m² ; le poids à vide était de 92kg,77 , en 1987, la vitesse de montée était de 2 m/s et le taux de chute de 4 m/s.

Le Hobyplane, chariot plus léger, avec un moteur König ou un 425 JPX, et équipé d'une aile BLS 11C, a fait lui aussi une courte apparition en France.

Bref, le parachute motorisé, pendant quelques années, cherche sa voie entre le décollage à pied , le chariot léger, le chariot puissant, éventuellement biplace.

Nous allons voir que depuis il a trouvé cette voie puisque la grande majorité des paramoteurs est actuellement à décollage à pied même si les chariots légers ou lourds continuent d'évoluer et ont toujours leurs adeptes.

Pas d'ostracisme! Tout ce qui permet de voler est toujours bon à prendre car, pour les amoureux de l'air, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, donc peu importe la machine,pourvu qu'elle vous permette de voler dans les conditions qui vous plaisent.

Ainsi donc, après tous ces prémices, ces exploits, et quelques tentatives infructueuses,l'heure semble arrivée tant il est vrai qu'avant l'heure ce n'est pas l'heure et l'année 1988 voit deux passionnés qui, sans se connaître, à quelques centaines de kilomètres l'un de l'autre, installent un moteur JPX, bicylindre à plat de 425 cm³ sur un châssis de leur conception et accrochent chacun à sa manière, une des ailes parapentes de l'époque.

Il s'agit d'une part de Leon Mouraud, mécanicien avion et hélicier, assisté d'Yves Marre,pilote d'ULM , puis de Richard Trinquier, parachutiste et parapentiste.

Et d'autre part, de Philippe Jorgeaguet, pilote compétiteur de motocross et jeune parapentiste à l'époque.

On peut dire que ces deux hommes ont été les premiers en France, et certainement dans le monde, qui se soient lancés dans des essais systématiques de mise au point puis dans la première réalisation en série de ce type d'aéronef. Merci à eux deux.

Quelques dates En juillet 1988, à «Paris Air Folies», sur l'hippodrome de Vincennes, première apparition grand public du «Propulsar» de Léon Mouraud, présenté en vol par Yves Marre.

Le 5 novembre 1988, Yves Marre, assisté de Léon Mouraud et de Zoltan Kovacs, traverse la Manche en 1 h 20 mn dans le sens France Angleterre ce qui lui vaudra bien des ennuis judi- ciaires évidemment.

Fin 1988,Philippe Jorgeaguet avec son «Jet Pocket» participe dans le parc de Rambouillet ,ainsi que Didier Eymin, à la première émission de Nicolas Hulot intitulée «Mongo-Para-Zeb»

qui sera diffusée en février 1989 alors que Philippe Jorgeaguet et Philippe Laville volaient au Kénya, s'approchant même du sommet du Kilimandjaro quand ils ne faisaient pas du «radada» au-dessus des lions ou des éléphants.

Tout début 1989 Didier Eymin traverse le grand Erg oriental lors du repérage du Raid en 4 X 4 «Grenoble Air Aventure» et filme le parcours: sa caméra est reliée à un moniteur installé dans une voiture qui le suit.

le 3 mai 1989 c'est encore lui qui, sponsorisé par Léon Mouraud qui l'assiste, réalise en 5 h 20 la traversée Nice Calvi avec ravitaillement en vol au moyen d'un tuyau d'une dizaine de mètres qu'il déroule jusque sur le bateau suiveur afin que l'on envoie sous pression le carburant nécéssaire à la poursuite du vol.

Un mois plus tard c'est Philippe Jorgeaguet qui décolle du sommet du Mont Blanc.

1989 c'est aussi à la télévision l'apparition majeure du paramoteur dans l'émission Ushuaïa: il s'agit d'une promenade spectaculaire dans les gorges du Tarn avec bien sûr Nicolas Hulot, accompagné de Didier Eymin, qui deviendra son conseiller es-paramoteur dans les émissions à venir, ainsi que Zoltan Kovacs, instructeur pilote de ligne, et Luc Miramont, instructeur parapente

 

 

 Parapente:

 

En juin, 1978, trois parachutistes peu fortunés, Jean-Claude Bétemps, André Bohn et Gérard Bosson décollent pour la première fois d’une montagne avec un parachute, afin de réduire les frais de montée en avion.

 

David Barish:

Qui est-il ? David Barish rencontre le vol en 1939 lorsque le gouvernement américain, en mal de pilotes, propose des formations.

Il devient ainsi copilote chez TWA sur les lignes transocéaniques. Son frère aîné de trois ans est pilote de B 17, les forteresses volantes.

Il est tué lors du débarquement en Normandie. David Barish entre ensuite dans l’US Air Force, où il suit un entraînement de pilote de chasse.

Le jour où il réussit l’examen, le Japon capitule. La guerre est finie. Il est alors accepté à la prestigieuse université Cal Tech où il réussit un « master degree » en aérodynamique théorique.

Il le met en application, toujours pour l’Air Force, dans le secteur « recherche et développement » à Dayton. En 1953, il quitte l’armée mais reste consultant pour l’Air Force et la Nasa. Il travaille aussi à la soufflerie de Princetown. 
C’est à ce moment qu’il fait ses premiers treuillés.

En 1955, il sort le Vortex Ring, un parachute révolutionnaire constitué de quatre ailes souples en rotation autour d’un axe. Elles ont le même effet que les pales d’un hélicoptère.

Meilleur taux de chute, moins de choc à l’ouverture, deux fois plus léger, absence d’oscillation, le Vortex Ring est surnommé « the Perfect Parachute » .

Il est fabriqué par Pioneer, premier fabricant mondial, et est encore utilisé aujourd’hui par l’armée américaine.

Autre avantage qui serait bien utile pour les parapentistes : à fatterro, le Vortex Ring se replie aussitôt, même par vent fort, ce qui évite de se faire traîner au sol !

Par contre, il ne plane pas. Sa finesse est nulle, ce qui permet de l’utiliser lors de tests de finesse pour contrôler la masse d’air.

 

Domina Jalbert:

 

L'hommage des parapentistes à Jalbert sera hélas posthume -il est mort en 1991- mais s'il est un homme qui a apporté une contribution fondamentale à notre sport, c'est bien lui. Il est le père de l'aile "à caissons" (ram-air cells), qui fut aussitôt mise à toutes les sauces : parachute, parapente, cerf-volant, paramoteur! Beaucoup de cerfvolistes lui vouent un véritable culte alors que le parapente semble négliger cette filiation incontestable! Domina Jalbert naît à Saint-Michel-des-Saintes, au Québec, en 1904, 17e enfant d'une famille de... 21 ! Sa mère coud des vieilles nipes pour en faire des cerfs-volants, et cette passion ne le quittera jamais plus.

En 1927, il réalise son rêve en devenant le 626e breveté avion des USA. Mais les années trente sont surtout celles de la Grande Dépression. Il revient aux cerfs-volants, qu'il emploie au tractage de banderoles publicitaires : ça ne marche que quand le vent est au rendez-vous. Puis il construit des ballons à hélium... qui ne fonctionnent que si le vent est nul ! Alors il croise les deux pour créer le Kytoon (Kite + balloon), un hybride au large domaine de vol capable de rester en l'air quel que soit le vent. Photo aérienne, antenne radio, publicité, emport de matériel scientifique ou météorologique, les applications sont innombrables. Lorsque la guerre éclate, il rejoint la US Rubber Company et fabrique des ballons de barrage pour la défense antiaérienne. Une expérience décisive car il est confronté au problème de la distribution de la pression interne selon le creux donné aux fuseaux, et acquiert la maîtrise de la construction des structures souples.

"C'est une aile!"
Après la guerre, il vole de ses propres ailes et fonde à Boca Raton, en Floride, le Jalbert Aerology Laboratory, où il continue la fabrication de ses Kytoons pour des applications scientifiques. Il se tourne aussi vers le sport : le cerf-volant et le parachutisme, activité en plein essor. Le challenge de l'époque est de doter les parachutes d'une certaine vitesse horizontale; le Paracommander affiche 1 point de finesse! Jalbert dépose plusieurs brevets, améliorant le concept de parachute multicellulaire. Il vise la finesse 3, en vain.

C'est aux commandes de son Beechcraft qu'il a soudain la révélation : "Les oiseaux ne se servent pas d'un bol pour voler, mais d'une aile! Pourquoi ne pas construire une aile en tissu ?" La légende dit que dès l'atterro, il plonge une baguette dans la trappe à carburant pour mesurer l'épaisseur de l'aile. Vingt-cinq années de travail sur les structures gonflables se concrétisent enfin dans le ram-air cell, l'aile à cellules gonflées par une écope qui leur donne l'épaisseur nécessaire à la formation d'un profil aérodynamique.

L'aile vole pour la première fois avec succès en mars 1964, et le brevet est déposé en octobre. Jalbert hésite : Kytfoil, Para-sled, et se décide pour Parafoil. Le nom étant déjà pris par un matériau d'emballage, ce sera Para-Foil, mais les utilisateurs auront tôt fait de revenir à Parafoil.
Il n'a pas les moyens techniques de résoudre les redoutables problèmes posés par la mise au point d'un parachute de saut. Il apporte alors ses 20 prototypes à un professeur du laboratoire d'aéronautique de l'université Notre-Dame-du-Wisconsin, John Nicolaides, administrateur de la Nasa. Celui-ci reçoit l'inventeur avec scepticisme : "Il faut essayer ça, mais ça ne marchera jamais", dit-il à ses collègues. Pourtant il s'enthousiasme dès les premiers tests en soufflerie : "Quand j'ai vu apparaître la portance et la puissance de cette aile non rigide, j'ai su que nous avions là quelque chose de fabuleusement nouveau en aéronautique!"

Le "Léonard de Vinci moderne"
Jalbert alors est crédité de "la plus grande contribution au parachute depuis Léonard de Vinci!", mais il devra se payer de ces bonnes paroles. Nicolaides s'empare de son invention et la développe tous azimuts, d'abord dans une perspective militaire. On estime qu'une aile de finesse 3 au moins sauverait 60 % des pilotes descendus au Vietnam (à la même époque, la Parawing de Rogallo est testée en Thaïlande).... En largué d'avion, en tracté, avec largage, et même avec un chariot motorisé, toutes les applications actuelles sont testées dès 1964. Les Golden Knights (l'équipe de prestige de parachutistes de l'Académie de l'air aux USA) adoptent le "matelas volant" dès 1967 et le Parafoil s'impose immédiatement et définitivement en parachutisme sportif.

Jalbert, amer, dépossédé, retourne à ses cerfs-volants, qu'il perfectionne sans relâche et dont il multiplie les applications. Il commercialise un système pour la pêche au gros, très prisée en Floride, où un Parafoil supporte les lignes d'hameçons qui sont ainsi immergées loin du bateau. En 1980, il dirige un groupe d'étudiants qui construisent et font voler lors de la IIIe convention de l'AKA (American Kitefliers Association), un Parafoil de 327 m2 tracté par un camion lesté de 20 tonnes de graviers, qui s'élève d'une centaine de mètres. Enfin, il se fait conférencier pour populariser son ultime projet : un Parafoil stratosphérique capable d'atteindre les jet-streams...

Quant au parapente, confidentiel aux USA, il en entend parler par des journalistes européens qui viennent lui rendre visite. En 1988, il répond à Fritz Kurz de Drachenflieger qui lui annonce le nombre de pratiquants en Europe : "Cette nouvelle représente pour moi le plus beau des cadeaux de Noël". Enfin, si le parafoil et le delta sont les deux concepts concurrents les plus populaires dans le cerf-volant, aujourd'hui, il n'y a en revanche aucune concurrence entre les deux concepteurs: "Je m'incline devant Rogallo, le père de l'aile delta. C'est un super-type, s'il en est!"

(1904-1991)

Domina Jalbert est né à Saint-Michel-des-Saints (Québec). Durant son enfance, sa famille déménagea à Woonsocket (Rhode Island), où il acquit la citoyenneté américaine. Pionnier de l’aviation, Jalbert décrocha en 1927 le brevet de pilote privé no 626. Passionné de cerfs-volants, il concevait à cette époque de grands cerfs-volants publicitaires (avec l’aide de sa mère à la machine à coudre). À l’approche de la guerre, la compagnie United States Rubber Co le recruta pour la fabrication des fameux ballons de barrage antiaériens qui défendirent Londres. Sa première grande invention, le « kytoon » (de « kyte » et « balloon »), date de cette époque. Réunissant les avantages du cerf-volant et du ballon captif, le kytoon a depuis été employé pour la photo aérienne, le déploiement d’antennes radio en altitude, la recherche atmosphérique, le soulèvement de billots lourds en forêt, etc. Jalbert fonda en 1949 la compagnie Jalbert Aerology Laboratory, s’intéressant aux parachutes. En 1953, aux commandes de son avion Beechcraft, Jalbert eut alors une vision : pourquoi ne pas dessiner un parachute ayant la forme d’une aile? Ainsi germa l’idée du « parafoil », une aile flexible, sans armature rigide mais dotée de caissons gonflés par le vent permettant de créer un profil aérodynamique et de générer de la portance. Breveté en 1966, le parafoil suscita rapidement l’enthousiasme. Jalbert fut crédité par certains de la plus grande contribution au parachutisme depuis les travaux de Léonard de Vinci. L’équipe américaine de parachutisme Golden Knights s’empressa d’adopter cette voilure révolutionnaire, surnommée « matelas volant » à cause de sa forme. Associé au parachute, le parafoil en diffère cependant au sens où, comme l’expliquait Jalbert, « le parafoil n’a pas été inventé en tant que dispositif de descente mais d’ascension ». Ancêtre du parapente et des cerfs-volants de traction (utilisés pour le paraski et le kitesurf), le parafoil fut même testé par la NASA pour le retour des capsules spatiales. Récemment, la NASA reprenait les essais avec le prototype X-38. Le futur planeur orbital déploya un gigantesque parafoil de plus de 140 pieds d’envergure et de 7 500 pieds carrés, soit pratiquement une fois et demie l’envergure des ailes d’un Boeing 747! Un record précédent appartenait à Jalbert lui-même qui, en 1980, fit voler un gigantesque cerf-volant parafoil de 3 640 pieds carrés, générant plus de 10 000 livres de levée, retenu au sol par un camion lesté de 20 tonnes de gravier. En 1983, un cerf-volant parafoil de plus 10 000 pieds carrés fut aussi testé.

Intronisé au Panthéon le 18 avril 2006.