L’envie de voler est certainement un de mes plus vieux rêves et comme Jacques Brel l’a si bien chanté, on passe la plus grande partie de sa vie d’adulte à essayer de réaliser ses rêves d’enfant. C’est ainsi que je me suis retrouvé en l’air assis sur un tube acier suspendu à un morceau de tissu retenu par des ficelles en survolant une trentaine d’années plus tard le lieu de mon enfance où j’avais précisément rêvé de m’envoler en voyant un hélicoptère au-dessus de  la maison familiale.

 Hors sujet ! Cette intro est bien trop littéraire, on est là pour nos engins de préférence ultra-légers, passons de suite à la technique en tentant de vous parler de mes bricolages sans trop parler de leur géniteur, question de dosage et de compromis comme toujours ! Pourquoi construire ? Certainement pas par économie si l’on totalise le temps de « cogitation », de construction et de mise au point  mais plus par l’utilisation des machines toujours insatisfaisantes disponibles sur le marché ; Ne leurs jetons pas la pierre, elles existent pour notre plaisir et chaque heure passée sous (ou sur !) notre aéronef  est une heure de joie avec une expérience et des souhaits qui nous poussent un jour ou l’autre à passer au rôle de concepteur/constructeur pour tenter d’idéaliser nos souhaits et là…..Attention, l’insatisfaction sera perpétuelle et le repos impossible ! Chaque nouvelle machine nous entraîne vers la suivante avec parfois l’idée qui germe déjà avant la fin de la  construction en cours! Un effet spiral dévastateur si l’on n’y prend pas garde ! (Il m’arrive  de réaliser une pièce à l’atelier en « dessinant dans la tête » sa remplaçante.. !), Personnellement j’admire celui qui conçoit et construit sa machine volante puis qui l’utilise et l’entretien sans se remettre à la construction de nouveau, il n’en éprouve plus le besoin, il a résolu son problème, c’est simple et limpide pour lui, il a construit pour réaliser ce qui n’existait pas à ce moment et il ferme la parenthèse après, c’est la réussite au premier coup ! La plus grande difficulté du constructeur en herbe n’est pas de réalisé un engin, l’on n’y parvient toujours avec plus ou moins de bonheur et de succès, non ce n’est pas de ce côté qu’il faut aller chercher….Le plus grand problème du constructeur amateur c’est que bien souvent il est incapable de savoir réellement ce qu’il veut !!! Il construit en oubliant son point de départ et sa motivation première, il « sabote » involontairement une partie du projet en pensant qu’elle est secondaire alors que c’est la fondation, la colonne vertébrale du succès futur, je veux parler du cahier des charges qui n’est fait que de choix mélangé au renoncement, être capable de définir  ce que l’on privilégie  et en l’écrivant : je veux le poids minimum ou je préfère des roues plus grandes pour un usage tout-terrain ? Une faible consommation ou une vitesse ascensionnelle à vous coller au siège, je vous épargne le traditionnel « le beurre et l’argent du beurre et pour les plus gourmand, la crémière ! » Mais on est bien dans le vif du sujet si..si !

L ‘ Essenciel, mon premier bricolage « aéronautique » sorti de l’atelier date de 1987, c’est déjà très loin, mais pas ringard pour mes nouveaux amis de l’appulma ! Effectivement pour améliorer le rendement du premier paramoteur à moteur Solo à prise directe de bernt Gartig, le Solo fut monté avec un réducteur d’un taux de 2 à 1 et une hélice de 120 cm de diamètre, une première à l époque, c’était paraît-il « impossible » d’après les « spécialistes » de réducter un moteur porté à dos! La suite prouva que non ! De plus pour faciliter le démarrage, une soupape de décompresseur de mobylette trouva sa place dans la culasse après fraisage du siège adéquat ; une béquille reprenait le poids de la machine au sol et  l’hélice était  protégée par un câble inox. En cherchant un parapentiste pour finaliser la « bête », je rencontre Yves Marre qui devint son nouveau propriétaire, lui-même rencontra le fabricant de l’hélice : Léon Mouraud ;  et c’est ainsi qu’ensemble, en partant de cette base ils mirent au point le fameux Propulsar et que le premier nommé traversa La Manche avec!

Le 102 premier chariot paramoteur en 1991 avec l’idée première de voler avec moins de puissance tout simplement en réduisant le poids (très simple même puisque moins de puissance= moteur moins lourd, moteur moins lourd= châssis moins lourd également à résistance égale, etc.. l’effet cascade !) Et en augmentant la finesse du sustentateur par l’utilisation d’un parapente biplace en remplacement du « parachute » d’alors. Ouvrons une parenthèse pour se replacer dans le contexte de cette époque où les chariots paramoteurs disponibles sont au nombre de deux : le Parafan de chez centrair et le modèle Durondeau en Belgique ; leurs finesse respective est de l’ordre de 2.5 à 3 et leurs taux de chute d’environ 4 m/s ! (Pas de besoin de faire les oreilles pour retrouver le plancher des vaches ! N’oublions pas que la poussée nécessaire au vol en palier est le poids volant divisé par la finesse. Voilà pour les premiers choix, ensuite techniquement je choisis le monocylindre Rotax 277 de 28 CV d’une grande robustesse et surtout muni de l’excellent réducteur mécanique qui a contribué au succès de la marque dans notre domaine ; le support moteur tête en bas inspiré du pendulaire Dauphin du créateur du sky ranger : Philippe Prévost. Du même concepteur le choix du matériau pour presque tous mes châssis : un simple acier de serrurerie type 102 avec une résistance à la rupture de 36 dan et 26 dan de limite élastique ; Ces valeurs sont faibles mais pour moi le coût et la facilité de soudage (TIG ou chalumeau oxyacéthylénique ma préférence)  me le font garder ; Pas besoin de maquette, on peut essayer diverses solutions sans se ruiner, un remplissage et vidage d’huile à l’intérieur des tubes qui ont reçu précédemment une protection  par peinture époxy et la crainte de l’oxydation s’éloigne ! une suspension arrière par barres en fibre de 25 et….. Nous voilà en bout de piste sanglé sur la bête qui ne vivait qu’un dessin il n’y a pas si longtemps et au bout duquel une voile BLS BICYCLET de 40m2 est accroché ! un peu de gaz et à l’allure d’un bon marcheur je me retrouve en vol aidé par la brise de face….agréable souvenir de voler sur sa propre machine !! non, non pas d’ego mal placé mais une responsabilité et une concentration qui laisse la sensation d’un moment fort comme nous en connaissons tous, nous les « faucheurs de marguerite » !  Le plaisir ne dure pas, non ce n’est pas le poète qui cause ! c’est le mano de température qui signale 240° ! vite au sol pour réfléchir à une boite à pression et refroidir le 277 qui est en free air, mais rien n’y fit et je dus changer le moteur par son homologue muni de la turbine de refroidissement. Fernand Soubeyrat cherche à motoriser ses ailes Albatros et cet engin  le lancera au paramoteur après une bonne carrière en tant que constructeur de parapentes.

Le PARAVION : Pendant la construction du 102 l’idée germa d’un moteur tractif en paramoteur ! construisons pour innover et non pas pour reproduire ce qui existe déjà ! «  Ceux qui ont des idées ont de l’avenir »  et bien l’avenir nous le dira ! de plus le moteur qui chauffe en propulsif  renforce l’idée, il sera soufflé en plus de ne pas pouvoir me défoncer le dos en cas de choc ; l’hélice ne se trouve plus dans le plan de la voile, en cas de rupture de celle-ci plus de risque pour l’aile ; pour le gonflage, les suspentes ne seront plus à cinq centimètres d’un morceau de bois qui se déplace à  600 km/heure ! En inconvénient, la visibilité est moindre vers l’avant et le pilote est refroidi tout comme le moteur (il en a parfois bien besoin….le pilote !). Moteur avec pot accordé et hélice de 140, le tout donne un résultat fort honorable de 90 kg de poussée, le châssis composé de deux tubes est pliable et réduit à sa plus simple expression, le pilote étant assis dans une sellette parapente, train classique avec roues de 400 et pare brise en Lexan pour la protection du pilote. Le verdict du premier essai fut surprenant : Cette p….n de voile ne veut pas grimper à la verticale ? Bizarre ! après quelques essais, la cause apparut : la déflection du souffle de l ‘hélice sur le sol retournait la voile et le bord de fuite me ridiculisait en se présentant le premier face au vent  au détriment des règles élémentaire de l’aérodynamisme ! ( ce défaut était difficile à corriger, le plan d’hélice étant tributaire du train classique) un seul vol après acharnement pour gonfler la voile et la scie à métaux vint en quelques minutes à bout de six mois de travail sans aucune tristesse : un vol unique, inoubliable et inimitable ( je ne vous dis pas toujours tout…).

Le TWIN : après ce demi-échec( assumons SVP !),  N’oubliez pas que l’échec est la nourriture de l’expérience, l’envie de voler me fit choisir des solutions simples, rationnelles ou déjà expérimentées; Ainsi naquit facilement et sans douleur ce premier biplace côte à côte motorisé par un ROTAX 503 double-carbus  de 53 CV ! Un choc pour vous pulmistes, cette débauche de puissance! Dans tous les paramètres de la construction amateur on y retrouve forcément à un certain moment le coût, même si par gentillesse votre épouse ne vous l’a pas signalé auparavant ! et sur le compte familial, la ligne moteur  n’est pas la moindre ; En occasion le meilleur compromis est sans conteste la solution Rotax par sa grande diffusion et donc par sa facilité de le trouver à faible coût en occasion : un bon bicylindre type 447 ou 503 pour 760€ ( 5000 francs), qui dit mieux ? en sachant le peu d’heures effectuées par an en paramoteur,  une bonne révision et vous l’avez pour la vie entière ! d’autant que l’expérience acquise depuis un grand nombre d’années vous assure une maintenance des plus aisée ; un pauvre Solo de 14 CV non réducté ne peut pas l’égaler ! croyez-moi je trouve cela vraiment dommage aussi pour la multiplication de nos volatiles, mais ça bouge depuis deux ans et l’avenir est plus serein  et rassurant désormais, d’autant plus que « les demi-frères » avec leurs ROTAX 912  et 914 commencent à tarir ma source préférée d’approvisionnement, au moins 100 CV et en quatre temps exclusivement monsieur ! Exit le deux temps comme en grand prix moto !

Une bonne machine ce twin ! assis à droite en solo, gaz à fond, le chariot crabait d’un angle impressionnant pour les badauds, mais moi, même pas peur ! ça grimpait aux arbres et c’est bon pour le plaisir ! Et parfois pour la sécurité aussi d’avoir une bonne réserve de puissance sous la main ou le pied.Pas de mauvais souvenirs avec ce truc si ce n’est un serrage moteur au sol à la construction par une pompe à essence qui débitait insuffisamment (on économise 30€ et l’on en perd 300, expérience vous dis-je…)

Le TUB : quand je volais sur le twin, je rêvais d’un petit monoplace léger et moins lourd ( le twin pesait 100 kg) car le dos a gardé des séquelles irréversibles du chargement sur la remorque de son aîné avec une sangle passée autour du cou et….Allons-y pour 100kg dans une position peu orthodoxe le buste bien courbé ! En pensant au 102, je garde la motorisation mais dès sa sortie, en souvenir d’une plage vibratoire bien calée sur le régime de croisière comme par hasard ( la célèbre loi de Murphy !) Je dessine un bâti moteur avec doubles étages de filtrations par paulstra de différente dureté ce qui s’est avéré très efficace à l’usage tout comme le confort (inexistant sur le 102) soigné par un siège fixé encore une fois sur silentblocs ! Un dégagement dorsal pour suivre sa voile au gonflage sans se contorsionner  et une position en vol des plus relax ! Je venais d’apprendre le mot « ergonomie » (!) Et me suis empressé de le mettre en pratique par une bonne séance à mesurer les membres de l’ « animal » et étudier les positions avec leurs angles : Travail fastidieux réalisé dans la chaise longue du jardin ! Tous les pilotes qui se sont succédés à son siège ont été unanimes : grand confort et aucune vibration ne peut venir vous chatouiller le postérieur ! Son propriétaire actuel, le créateur de la fédération belge de paramoteur Pol Barbier désire maintenant s’en séparer et il n’y en aura qu’une ! Qu’on se le dise ! Je me sens incapable de construire deux fois la même bécane malgré la mise au point qui pourrait s ‘affiner au fil des constructions par l’expérience unique de chacun, mais non, je ne me vois pas faire ça ! Pas d’ennui ou d’obligations dans cette activité : du plaisir et point barre…

Le V3 : A  force de causer avec Fernand, vous devinez tout de suite  que ça turbinait pour créer un monoplace avec un 447 et une turbine de 950, le tout surmonté de l’Albatros de 35 m2 : Résultat ça vole bien du premier coup avec un encombrement réduit et surtout l’absence totale du couple moteur, on ressent bien mieux les sensations transmises par l’aile qui est muni de trims, on devient des bons ! On est plus des bœufs assis  en l’air sur de la ferraille, on communie avec cette masse d’air et si notre aile s’y déforme au passage selon les volontés de Domina Jalbert son créateur, je ne suis plus simplement transporté dans les airs, je vie avec elle avec aile (oh oh)..

Mécaniquement parlant le châssis est en acier de serrurerie, seule nouveauté en matériau, j’abandonne les essieux en composite et fibre époxy qui ne sont plus disponible chez Cousin (oui le fabricant de suspentes !) Et passe ainsi  à la barre de Zicral de 25 qui me donne entière satisfaction ( l’on pose en biplace avec deus cent kilos d ‘équipage sans arrondir, moteur coupé et sans rien cassé, essai involontaire avec un copain belge qui m’a bloqué les mains sans le vouloir à l’arrondi !) Cette machine est parie très vite, un amateur la désirant lors d’un rassemblement.

Le JR7 : Pourquoi une nouvelle machine ? Comme souvent parce que je n’en ai plus ! Les Garçons grandissent et l’aîné exprime souvent le désir de voler avec son papa ! Comment résister à une telle demande, je vais te  faire ça mon gars ! Je dessine un engin avec un « strapontin » devant moi pour encadrer et prévenir l’éventuel angoisse du bambin ! Pour corser le tout je décide que cette machine  utilisera la remorque du V3 sans aucune modification ! Original autant qu’idiot (si si !) je me suis amusé à dessiner ainsi avec des contraintes inavouables ! Le pilote est assis plus haut, les pieds du passager passent devant la fourche et le tour est joué ! J’ai le même empattement et la même voie et le tout s’emboîte sans rien changer à la remorque ! En vol tout va très bien et je baptise à tour de bras les amis et les amis de mes amis, je dois simplement changer le centrage suivant la charge embarquée puisque le passager est en avant du centre de gravité ; j’ai omis de vous dire qu’au premier vol (ah le premier vol il s’en passe toujours de bonnes !) je découvre un couple  « énorme » dès le décollage essentiellement à cause de ma position haute et de l’ancrage de l’aile ; Je pouvais virer à gauche en mettant « gaz » ! A droite plus classique avec le frein mais à condition de couper les gaz avant !  C ‘est là que je repris l’idée de la dérive haute des autogires « Floridiens » en l’adaptant à l’horizontal sur mon proto ! L’essai est si concluant que le CTBX provisoire de l’essai y est toujours ! Super ! Le souffle hélicoïdal de l’hélice est coupé et l’effet de couple disparaît totalement ; Des bons vols avec une position idéale pour moi en biplace : l’accrochage de l’aile est devant moi et mes bras sont en bonne position pour attaquer les freins, la cinématique est idéale et ce n’est pas un luxe car c’est physique pour un type comme moi qui ignore ce qui se trouve derrière la porte du club de musculation ! Mais le brave Fernand a depuis moufflé ses freins ce qui réduit l’effort à fournir de moitié. Et puis un matin trois belges sont apparus, ils ont attaché mon chef d’œuvre sur leur remorque et m’ont laissé une poignée de vieux billets en échange pour acheter mon silence et me contraindre à me remettre au travail une nouvelle fois ! Planche à dessin, hésitation, une poignée de calques qui se superposent avec moteur tête en bas, moteur tête en haut et au moins cinq variantes de châssis pour chacun, tout ça s’arrête avec la migraine et le résultat,en projetant le poids du tube utilisé, est infime ! C’est plus une question de facilité de construction et une petite gymnastique cérébrale (du sport tout de même…) qu’autre chose; Atelier et changement d’idée une nouvelle fois, puis un temps inextricable sur des détails qui n’on pas été dessiné par ce fainéant de concepteur ( des détails qui vont jusqu’à l’accrochage de la voile excusez du peu !) ; le dessin est commencé en septembre et la fumée du Rotax indique au printemps la venue d’une nouvelle machine ici-bas comme celle de la chapelle Sixtine l’élection du nouveau pape !

Le BI-8  est de configuration…….Oui gagné ! Côte à côte bien sûr puisque le précédent était en tandem ! Le châssis est réduit à sa plus simple expression par trois barres de zicral rassemblées sur un nœud en acier mécano-soudé qui supporte le moteur, les barres « attache » de l’aile et support de sellettes puisque c’est une des particularités de ce BI-8, tout ça fini par bien voler : Agréable pour la convivialité du passager mais gênant pour le débattement des freins (limités et l’avant bras devant le visage du passager) l’ensemble pèse 73 kg avec les roues de 260, le tout finira sous la denture de la lame de scie pour récupérer la mécanique et commencer le…le……….

PARAVION II eh oui ! Ça fait bien longtemps que l’idée me trotte à l’esprit d’un moteur tractif  (aie aie ! Il recommence !!) Sur un châssis à train tricycle pour éviter le retournement de l’aile au début du gonflage et comme on n’est pas timide, c’est directement un biplace en tandem qui est projeté ! Tellement sûr de la réussite (ben voyons !) Tout est pensé et la certitude s’installe après de longs mois de travail à peaufiner l’engin sous toutes ses coutures……bout de piste, démarrage du 503 qui passe une partie de sa vie tête en haut et l’autre tête en bas suivant les châssis, qui est tantôt tiré par une hélice et parfois pousser par une autre et qui déverse ses gaz d’échappement dans un pot qui subit des tortures indicibles : coupé en morceaux et ressoudés au moins cinq fois dans des positions de contorsionnistes mais en gardant l’accord qui est le sien pour le rendement du deux-temps ! J’enfonce la pédale, l’aile monte sans réticence, la machine accélère quand l’aile réduit sa traînée en position de vol, au moment ou je pense quitter le sol, grand vainqueur du paramoteur tractif devant une poignée d’amis, pile à ce moment là, j’ai l’impression qu’une carrure du style David Douillet me prend la roue et la soulève pour me retourner sauvagement en me ridiculisant ! Réflexe acquit dans d’autres circonstances d’essai : ne jamais couper, l’inertie me basculerait vers l’avant, seule solution : gaz à fond pour décoller coûte que coûte ! Aussi dit aussitôt fait, je me retrouve en l’air dans une position bizarre avec un balancement puissant! En l’air, c’est benhur sur son char ! Le moteur est loin devant moi, l’ensemble forme un volant d’inertie préjudiciable à la maniabilité mais c’est sympa et le petit saute-vent remplie son rôle à merveille, un petit vol très chouette sur un engin unique qui connaît le jour suivant le contact des dents de la scie à métaux !! Le couple me déstabilise au moment crucial où la roue quitte le sol ! Pas de solution à mon goût et je déteste le bidouillage, je préfère repartir sur une nouvelle idée que de modifier et enlaidir le  projet initial d’une machine….On se repose les méninges en créant le….

ZZ10 Avec des solutions connues et sans volonté d’innovation : roue avant de 400, tandem piloté de la place avant (pas de réglage avec ou sans passager) une voie de train arrière de 2 mètres, un châssis costaud (j’en oubli la traditionnelle chasse au poids !) Et une belle dérive verticale pour annuler l’effet de couple et profiter de la stabilité offerte par sa surface en arrière du centre de gravité : C’est « gratuitement très stabilisateur », cette machine est encore la mienne, sûrement mon dernier biplace qui nous procure Ettore (mon fils) et moi de grandes joies partagées avec quelques passagers qui y ont goûtés ; On pose moteur coupé très « proprement » même avec certains poids lourds qui m’entraîne à une masse totale de plus de 320 kg ! Promis j’arrête ce dérogement à la règle de ma masse maximale de 300 kg et vais me « pulmiser » très sagement et très rapidement des que le fiston volera de ses propres ailes !

P

  Article réalisé pour "inform'ailes", bulletin de l'association APPULMA.    mai 2002               

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